mardi 23 avril 2024
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Le grand foutage de gueule !

Etat d'urgence et couvre feu, c'est l'Etat qui en a décidé ainsi à 18 000 km de Tahiti. Ce que l'Etat décide, nous autres du Pacifique, nous l'appliquons, mais pas si bêtement que ça puisque localement avec nos spécificités dites "locales", nous nous imposons un semblant de dérogation, tant que ça ne touche pas l'intégralité du décret du président français de la République française.

Même sans en avoir l'impression, on nous prend vraiment pour des cons. Mais un con n'existe que par rapport à un autre moins con. Couvre feu à 21H et fin de couvre feu à 4H du matin, c'est la nouvelle règle "locale". En étant un peu con, on peut effectivement penser que le virus ne circule pas avant 21H, et lorsqu'à partir de 4H il doit se reposer, nous pouvons reprendre nos activités normales du quotidien. Pendant la période de l'état d'urgence, sur plusieurs semaines, les bars, les lieux d'exposition, foires, salons, ainsi que les salles de sports couvertes, devront être fermés en journée. Le coronavirus, c'est bien connu, il fréquente régulièrement les bars, c'est un pochetron inconditionné des expos et salons, et même qu'il pratique du spot en salle. Par contre il ne voyage pas, surtout d'Europe en Polynésie, ni en avion, ni en bateau, ni en bus. Et puis il ne fréquente pas non plus les écoles, collèges, lycées et universités, et ne s'invite surtout pas à la table des cantines scolaires, ne se présente jamais en cours avec ses 30 camarades serrés comme des sardines dans des petites salles, et ne s'amuse jamais pendant la récréation. Mais à partir de 21H, c'est le branle-bas de combat, tout le monde s'enferme à la maison, le virus rode dehors et guette les moindres faits et gestes. Gare à celui qui désobéit, il se ramasse la prune à 16 milles balles. Pendant ce temps, le tourisme se casse la figure avec sa stratégie "Covid-Free". Les autorités avait cru en cette stratégie, qui n'aura duré malheureusement qu'une quinzaine de jours. Ce n'est pas pour autant que les frontières allaient baisser les rideaux. Bien qu'il arrive parfois à la compagnie locale ATN de faire des vols à vide pour cause de Covid-19 sur les PNC, il y a encore quelques voyageurs qui osent venir vers une destination "Covid-No-Free". S'agit-il de touristes, ou tout simplement de futurs résidents qui cherchent à fuir la France pour se tailler une belle place au soleil, et qui viendront apprendre aux autochtones comment faire de l'artisanat local, de la permaculture, du coatching, du coprah, de l'huile de coco, de la pêche, ou comment redévelopper une activité lucrative en place depuis plus de 200 ans, la colonisation de marque française. Vraiment, un grand foutage de gueule !