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Chalala entre autorités, syndicats et patrons

Mardi 20 octobre 2020 - Sur fond de communication désespérément désaxée, les autorités publiques ont du mal à exprimer clairement la mise en place d'un couvre-feu dans les nouvelles mesures sanitaires liées à l'état d'urgence récemment décrété. Les autres, syndicats, patrons, élus, religieux, sont donc appelés à la rescousse, non pas uniquement pour recueillir des propositions, mais aussi pour montrer qu'il y a bien eu dialogue avec tout le monde, avant toute prise de décision. Entendons par là, un dialogue de sourds...

Le sentiment de n'avoir pas été entendu, un sentiment général que partagent les syndicats, selon Lucie Tiffenat de l'organisation Otahi. Et pour cause ! "Au départ", les autorités "n'avaient pas présenté la teneur de cette réunion comme étant une consultation. C'est au fil de la séance qu'on pouvait effectivement donner notre avis et pourquoi pas, faire des propositions éventuellement. On n'était pas venus dans cet état d'esprit", a tenu à préciser la syndicaliste. Il est claire que la pilule a du mal à passer après un préavis de grève qui n'a abouti à pas grand chose, alors que les syndicats avaient présenté des propositions, comme l'a rappelé Lucie Tiffenat : "Beaucoup ne souhaitaient pas venir (...) pour entendre comme quoi la situation est grave alors qu'on avait fait des propositions et que nous n'avons pas été entendus" !

A propos du couvre-feu, les avis sont partagés. Les autorités auraient voulu l'appliquer, mais selon Lucie Tiffenat, "les employeurs se sont opposés puisque leurs adhérents, surtout du Medef qui se situe dans la grande hôtellerie et la restauration, il est bien évident qu'ils ne souhaitent pas que le couvre-feu soit réalisé à 21H00", mais bien plus tard. Pour la représentante des adhérents Otahi, le soucis des employeurs "ce n'est pas la santé, c'est voir comment leur business va fonctionner, alors que notre soucis c'est la santé de notre population et surtout les personnes âgées qui sont en train de mourir". Reste à éviter la saturation des structures d'accueil au niveau de l'hôpital où des personnes âgées touchées par le virus risquent effectivement d'occuper plus de places que prévu.

Formaliser toute prise de décisions d'autorités publiques, cela demande la tenue d'une rencontre formelle avec tous les représentants de la société civile, lesquels en étant présents viendraient malgré eux, les cautionner tout simplement.

Sources : Propos recueillis par Vaite'urarii Pambrun - Tahiti Infos