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Vendredi 16 octobre 2020 - Les présidents Fritch et Tong-Sang défendent le pluralisme, la liberté et l'indépendance des médias locaux. Tous deux ont apporté officiellement leur soutien sans faille au quotidien La Dépêche de Tahiti qui venait d'être placée en liquidation judiciaire.

Après le parquet, les deux institutions du Pays par l'intermédiaire de leur président respectif, se sont positionnées en faveur de la continuité du quotidien La Dépêche de Tahiti, récemment mise en liquidation judiciaire par le tribunal mixte de commerce de Papeete, avec une ardoise conséquemment lourde. En milieu de semaine, coup de pied dans la fourmilière, seul habilité à pouvoir le faire, le parquet fait suspendre la liquidation. Une brèche vient de s'ouvrir dans une affaire concernant un média particulier, mais tend à libérer le débat sur le pluralisme des médias en Polynésie.

Après avoir évoqué la situation financière difficile de l'entreprise dans un contexte de "crise économique et sociale sans précédent", les deux présidents ont officiellement déclaré à l'unisson, "longue vie à la Dépêche". Pour Edouard Fritch, "c'est aussi le pluralisme de la presse qui est aujourd'hui mis à mal", marquant ainsi son attachement à "ce pluralisme et la respiration démocratique qu'il procure". De son côté, "attaché à la liberté de la presse et au pluralisme journalistique", Gaston Tong Sang a formulé le souhait pour que "ce quotidien emblématique du pays" (...) puisse "demeurer pour de longues années encore", engageant avec lui les 57 représentants de son assemblée.

Fini le temps où les autorités craignaient la presse lorsqu'elle portait encore les signatures des plumes dérangeantes. Le président Fritch a bien fait de rappeler que "dans notre pays, beaucoup de journaux se sont créés, puis ont disparu". Faisait-il allusion aux éditions comme Le Maito, La Tribune Polynésienne, L'Echo de Tahiti, Le To'ere, qui ont tous disparu sous l'impulsion des institutions ? Seul son service de presse pourrait y répondre. Lorsque La Dépêche de Tahiti faisait encore partie du groupe Hersant, le quotidien n'avait pas à s'inquiéter pour son avenir, et les dirigeants du pays de l'époque, mentors de ceux d'aujourd'hui, pouvaient se sentir à l'abri de toute critique médiatisée. Un échange de bon procédé qui ne pouvait pas fonctionner avec un autre courant journalistique qui éditait "une information libre et indépendante", parce que ça dérangeait. Aujourd'hui la donne a changé. Mais comme l'a souligné le président Fritch, "La Dépêche n'est pas une société comme les autres. C'est en quelque sorte une institution dans notre pays", une institution qui a légitimement le droit d'être soutenue, aidée, ou d'être sauvée tout simplement. Et Gaston Tong Sang de préciser que "ce quotidien (qui) partage une histoire commune avec notre pays, nos institutions et nos populations".
Le pluralisme des médias, oui mais à quelles conditions ?
 
Note de la Rédaction :
Par solidarité avec nos confrères de la Dépêche de Tahiti, nous leur apportons tout notre soutien, et partageons avec eux les mêmes valeurs du pluralisme journalistique dans notre pays.