mardi 16 avril 2024
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Pourquoi faut-il s'opposer a l'exploitation des fonds marins?

Les océans sont confrontés à une multitude de problèmes tels que la pollution, la hausse de température, l'acidification et la diminution de l'oxygène. 20 % à 25 % des espèces marines sont déjà considérées comme étant en danger d'extinction. Et maintenant, une nouvelle menace plane sur les océans : l'exploitation minière. Dans un article du New York Times, le Dr. Amon, biologiste marine et directrice de SpeSeas lance un avertissement a ce qui se prépare et c'est ce que nous allons aborder plus bas.


L'organisation internationale pour l'exploitation des fonds marins (l'Autorité internationale des fonds marins) est sur le point de finaliser les règles régissant l'exploitation minière dans plus de 40 % de la surface de notre planète. L'approbation de ces règles, en préparation depuis 2014, pourrait arriver aussi tôt que juillet. Cette autorisation pourrait ouvrir la voie à une ruée vers l'exploitation minière en eaux profondes, qui modifierait de manière permanente de vastes zones océaniques quasiment intactes.

Une des raisons pour cette ruée est l'invocation de la clause de l'Article 6 du Traité des Nations unies sur le droit de la mer par l'une des nations insulaires du Pacifique, Nauru. Cette clause exige que l'autorité adopte des règles pour l'exploitation minière en eaux profondes dans les 24 mois. L'île est sponsorisé par Nauru Ocean Resources Inc., une filiale d'une entreprise canadienne, Metals Company, qui souhaite exploiter certaines parties d'une région appelée la Zone de Clarion-Clipperton, entre Hawaï et le Mexique, pour des nodules polymétalliques. Ces nodules contiennent de nombreux métaux de base nécessaires à la fabrication de batteries, et la Metals Company affirme qu'ils offrent « la voie la plus propre vers les véhicules électriques ».

Cependant, il y a de plus en plus de preuves que l'exploitation minière de centaines de milliers de kilomètres carrés de fonds marins pourrait causer des dommages irréversibles à la santé des océans. De plus, les entreprises et les pays qui font pression sur l'autorité ne semblent pas donner la priorité à l'équité dans leurs plans. Les ressources océaniques doivent être gérées pour assurer que tous les bénéfices miniers profitent au plus grand nombre possible de personnes. Pourtant, pour le moment, il n'y a pas de consensus pour y parvenir.

Le Deep-sea mining manque également de « légitimité sociale », selon sept experts en océanologie et la biologiste marine Dr Amon. Il est donc essentiel que plus de pays prennent des mesures pour interdire l'exploitation minière en eaux profondes, sauf s'il existe des réglementations solides pour protéger ces écosystèmes cachés mais vitaux. Les experts pensent qu'il faut combler les lacunes de la recherche scientifique pour bien gérer l'exploitation des eaux profondes car c'est un travail très important. Cela est nécessaire pour éviter les dégâts et protéger l'environnement de manière efficace.

Plus de 700 experts en océanologie ont signé une déclaration appelant à un report de l'exploitation minière en eaux profondes. Certaines grandes entreprises et banques ont promis un soutien similaire ou ont créé des politiques excluant le financement de l'exploitation minière en eaux profondes. Et 12 pays ont appelé à un moratoire sur l'exploitation minière en eaux profondes, avec la France qui est allée plus loin en plaidant pour une interdiction totale. Une mission que nos députés de la république du fenua ont pris a cœur car il n'est pas trop tard pour que les gouvernements stoppent cette ruée avant qu'elle ne commence.

D'autres pays doivent prendre des mesures pour interdire l'exploitation minière en eaux profondes à moins et jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de recherche scientifique sur les risques potentiels et que des réglementations strictes soient mises en place pour protéger ces écosystèmes cachés mais vitaux. Une fois qu'un moratoire est en place, les pays peuvent prendre le temps d'évaluer s'il est vraiment nécessaire d'exploiter les fonds marins.